Pas de critique ou de point de vue sur un livre ce lundi, mais plutôt un regard sur l’excellent article de Corine Moriou sur notre connaissance de la littérature !
(Ré)apprendre la littérature pendant les vacances, c’est possible !
Profiter de ses vacances pour remettre à jour ses connaissances littéraires, c’est ce que propose Christian Romain dans son ouvrage Retour vers la littérature. Pour éviter de mentionner « Zadig et Voltaire » ou « Du côté de chez Swatch » lorsque l’on vous interroge sur votre livre préféré.
Malheur à celui qui trébuche ! On se souvient de Frédéric Lefebvre qui déclara que son livre préféré était « Zadig et Voltaire ». Confondant Zadig ou la destinée, conte philosophique de Voltaire et l’enseigne de prêt-à-porter branché, il se ridiculisa. Mais l’ancien Secrétaire d’État au Commerce a eu le mérite de faire de la publicité gratuite à la marque française qui vend le Tome I de son parfum… qui n’est pas un livre. On a de l’humour dans le monde de la mode.
Que l’on soit ministre, chef d’entreprise ou trader, vaut mieux connaître ses classiques. On ne vous pardonnera pas d’avoir lu pendant l’été « La possibilité Dunhill » de Michel Houellebecq, « Du côté de chez Swatch » de Marcel Proust ou « Le crime de l’American Express » d’Agatha Christie. Tout lapsus fait immédiatement de vous une cible de la blogosphère et vous octroie une réputation planétaire.
Christian Romain, un enseignant et consultant amoureux des lettres, a eu la bonne idée d’écrire Retour vers la littérature publié chez Leduc Editions, un petit livre de 225 pages qui retrace l’histoire de la littérature occidentale avec ses principaux auteurs et leurs oeuvres. Sénèque, Rabelais, Tolstoï, Hemingway… Chaque écrivain est présenté dans le contexte politique et social de l’époque. Bref, c’est la littérature pour les nuls ! Sitôt le livre refermé, vous serez à nouveau sûr de vous. Votre mémoire rafraîchie, vous serez opérationnel pour aider votre fiston à passer son bac, l’année prochaine. À la rentrée, vous pourrez briller dans les salons en racontant quelques savoureuses anecdotes qui figurent dans ce livre. En voici quelques exemples.
Baudelaire avait soutenu qu’il s’était teint les cheveux en vert pour affirmer son mépris des conventions. En fait, ce n’était pas la véritable raison. Il était atteint de syphilis et devait se badigeonner la chevelure d’une lotion colorée. Une jolie manière de transformer sa coquetterie en manifeste « poétique ».
Alfred Jarry s’amusait souvent à tirer en l’air. Comme une femme le lui avait reproché, craignant que son enfant soit atteint d’une balle, il lui avait répondu : « Madame, si ce malheur arrivait, nous vous en ferions un autre. »
Dans L’Écume des jours, Boris Vian fait une description satirique de l’enthousiasme que déchaînent chez les jeunes existentialistes les conférences de « Jean Sol Partre ».
Jean-Paul Sartre baptisa sa compagne « Le Castor », car en anglais le mot se traduit par beaver qui ressemble fortement à Beauvoir. Voilà la genèse du célèbre surnom auquel l’auteur dédia son pavé philosophique, L’Être et le Néant.
De quoi reprendre goût à la littérature ! Mais attention, c’est une addiction dangereuse qui pourrait faire de vous un sauvage, certes très cultivé, mais ne portant plus aucun intérêt aux clubs d’entrepreneurs, aux réseaux sociaux et aux tweets de 140 signes.
Retour vers la littérature de Christian Romain, Leduc Editions, 13,5 €
Corine Moriou pour lentreprise.com