Enfin le e.learning décolle en France.
Orthogramm, le spécialiste de la formation en orthographe et en grammaire propose sur son site différentes évaluations et formations en e.learning. Un article de Anne Bariet pour seformer.fr fait le point sur le sujet. Êtes-vous un adepte du e.learning ?
La dernière enquête de l’Observatoire Cegos sur les grandes pratiques de formation professionnelle en Europe, dévoilée le mercredi 27 mars montre une forte progression des serious games et du mobile learning. Mais aussi une certaine désillusion des professionnels de la formation en entreprise.
Fini les Powerpoint interminables et les formations barbantes ? E.learning, outils collaboratifs, podcast, vidéo, wiki et blogs font désormais partie intégrante des modalités de formation développées par les entreprises, selon une enquête de l’Observatoire Cegos sur les grandes pratiques de formation professionnelle, menée en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie (1).
La France rattrape son retard
Avec l’idée de rendre plus interactives et aussi plus attractives des sessions de formation sur des thèmes complexes et parfois rébarbatifs. 61% des salariés européens sont ainsi formés par ce biais. En France, ils sont 1/3 à être concernés (contre 65% des Britanniques) mais « l’Hexagone rattrape son retard », note Éric Segonds, manager du pôle d’expertise Formation chez Cegos. La formation à distance a ainsi bondi de 9 points depuis 2011.
L’essor du mobile learning. À noter : l’explosion des serious games (jeux pédagogiques de simulation), testés par 40% d’utilisateurs parmi les salariés formés en e.learning, contre 15 % en 2010. De même, le mobile learning (sur téléphone ou tablette) connaît de beaux succès, avec 35 % d’adeptes, contre 8 % en 2010. Même si la plupart d’entre eux plébiscitent des espaces réservés pour suivre ces modules et demandent du temps supplémentaire pour se former, notamment les techniciens et les Etam (employés, techniciens et agents de maîtrise). Ce type de formation n’a, toutefois, pas éclipsé la formation présentielle qui reste stable par rapport à l’année précédente, avec 93 % de salariés européens formés en salle.
Un manager peu présent en amont
Autre tendance : dans la plupart des pays européens, le manager pilote souvent le processus de formation, notamment au Royaume-Uni. Il est souvent la première source d’information du salarié, devant l’Intranet et le responsable de formation. La France fait, toutefois, figure d’exception, puisque le management intermédiaire est peu présent pour préciser en amont les objectifs de la formation avec le salarié : 16 % seulement ont l’occasion de s’entretenir avec lui en France, contre 24 % au niveau européen.
Identification des compétences. De même, les debriefings à l’issue de la formation sont rares : 16 % des managers français les pratiquent, contre 22 % pour les Européens. Du coup, les Français s’appuient davantage sur les DRH ou leur responsable formation. Mais, là encore, aucun satisfecit à retirer : car si 74 % des salariés européens estiment que leur entreprise a correctement identifié les compétences dont l’entreprise a besoin, ils sont 68 % à le penser en France. La palme de la satisfaction revenant aux Britanniques, avec 82% de salariés satisfaits.
La formation « à la française » remise en question ?
Les DRH français n’hésitent pas, d’ailleurs, à faire leur autocritique : car, malgré les dispositifs mis en place (plan de formation, fiscalité…), seuls 28 % d’entre eux estiment que le lien entre stratégie de l’entreprise et politique de formation est parfaitement corrélé. Ils étaient 56% à le penser en 2009. D’où une certaine « désillusion de ces professionnels vis-à-vis du système de formation à la française », remarque Mathilde Bourdat, spécialiste du management de la formation chez Cegos. Les deux dernières réformes de la formation n’y ont rien changé. Pis, « elles ont complexifié les choses. Ils se replient, aujourd’hui, sur l’administration de la formation au détriment de la stratégie », poursuit la consultante. De même, ils regrettent la carence de l’accompagnement de l’entreprise et du management en particulier. Un constat également partagé par les DRH espagnols.
Des initiatives de plus en plus individuelles
Conséquences ? Les salariés revendiquent de plus en plus leur autonomie. Dans 55 % des cas, les formations suivies résultent de leur initiative personnelle. Elles ne sont imposées par la hiérarchie que dans 35 % des cas et sont coconstruites avec leur manager pour 27 % d’entre eux. Ces résultats cachent toutefois de fortes disparités. 67 % des cadres prennent en main leur formation, contre 53 % des TAM et 42 % des ouvriers, employés. La prime à l’initiative revenant aux Britanniques et aux Espagnols.
(1) Enquête réalisée en ligne, en février-mars 2013, auprès de 2.470 salariés et 600 DRH/responsables de formation en France, Allemagne, Espagne, Italie et Royaume-Uni.