Se former pour se préparer à un avenir incertain : tel est le leitmotiv des salariés, révélé par l’étude “La formation professionnelle en France”, réalisée par le groupe Cimes. Mais leurs employeurs ne les aideraient pas vraiment…

La formation n’est plus seulement, pour les salariés, un enjeu interne leur permettant de prendre des responsabilités au sein de leur entreprise, de grimper les échelons ou encore d’améliorer la compétitivité de leur société. Elle est devenue stratégique pour maintenir leur “employabilité” sur un marché du travail plutôt mouvant. “Les salariés passent d’une logique collective à une logique individuelle pour se pencher sur leur propre gestion de carrière », confirme ainsi Bertrand Milas, directeur commercial du groupe Cimes, qui a réalisé l’étude “La formation professionnelle en France” (1). Avec l’objectif, cette fois, de valoriser le cursus suivi à l’externe auprès d’autres employeurs. D’où des exigences croissantes sur la qualité et les thématiques. Leurs priorités ? “Muscler les compétences métier”, mise en avant par 85 % des salariés (94 % pour ceux des grandes entreprises), suivie par les formations en management (54 %) et en langues (28 %).

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Le e-learning favorisé

Parmi les formats pédagogiques envisagés, les salariés sont favorables à des modules courts mais plus fréquents. En outre, ils plébiscitent le e.learning, jugé moins coûteux que les cours en présentiel et les formations sur-mesure. Les formations sur catalogue et les « serious games » (« jeux intelligents ») sont relégués en avant-dernière position. Enfin, élément allant probablement dans le sens d’une diminution de la durée des formations, ils font davantage confiance aux organismes privés nationaux et reconnus (74 %) qu’aux universités et grandes écoles (53 %), ces derniers établissements étant plus côtés chez les responsables formation.

Une critique en règle des politiques formation

Reste que, pour l’heure, le compte n’y est pas. Un tiers des sondés se déclarent insatisfaits en matière de gestion de la formation continue, et les restrictions budgétaires ne sont pas seules en cause. Car si 41 % des sondés estiment que les enveloppes dédiées aux achats pédagogiques sont insuffisantes, 44 % critiquent le manque de disponibilité des équipes RH, cantonnées à des tâches administratives chronophages plutôt qu’à un rôle de conseil. Ils dénoncent également le manque de collaborateurs spécialisés en formation ainsi que leurs compétences, 20 % estimant que leur profil n’est pas toujours adapté. Au point que les salariés n’hésitent pas à se prendre en main, la formation étant dans 60 % des cas à leur initiative. Une pierre de plus dans le jardin des ressources humaines…

(1) “La formation professionnelle en France”, étude réalisée en ligne par le cabinet Quatre Vents auprès de 481 personnes (dont 45 % issues des directions de ressources humaines et 55 % issues des “clients internes”), en janvier 2013.

Un article de Anne Bariet paru sur le site pourseformer.fr

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