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Pour exprimer une négation, l’adverbe « ne » est indispensable. C’est pourtant celui qu’on oublie !

La règle

L’adverbe de négation ne s’emploie parfois seul. Le plus souvent, il est renforcé par d’autres mots : pas, point, plus, jamais, guère, aucun, nul, rien.

Ex. : Les travaux n’ont toujours pas commencé.

Remarques :

  • On ne doit pas l’associer à rarement qui n’est pas strictement négatif.

Ex. : Rarement de telles opportunités se rencontrent.

  • Ne…que indique une restriction. Son emploi est incorrect lorsque le verbe est restrictif.

Ex. : *Ces privilèges ne sont réservés qu’à un petit nombre d’abonnés : phrase incorrecte => Ces privilèges sont réservés à un petit nombre d’abonnés.

L’astuce

Le langage parlé fait de plus en plus l’impasse sur le ne, d’autant plus qu’on ne l’entend pas après on suivi d’une voyelle. Mais, à l’écrit, il en va tout autrement : la double négation ne…pas, ne…jamais, ne…plus, etc est incontournable. Le sens négatif de la phrase, ainsi que la présence de mots complémentaires tels que pas, point, jamais, plus, guère, aucun, nul, rien, personne, que doivent nous alerter sur la nécessaire présence de l’adverbe ne.

Quand le sujet est le pronom personnel on, afin d’entendre plus nettement le n’ de la négation, on peut remplacer on par nous. Ex. : On n’a aucune crainte. => Nous n’avons aucune crainte.

Faites un « ne » à votre mouchoir pour vous en souvenir !

ne m'oublie pas

Cas particulier : le « ne » explétif

La règle

Dans les subordonnées, le ne explétif, qui n’est pas nécessaire au sens, s’emploie dans les cas suivants :

  • La principale contient un verbe de crainte à la forme affirmative uniquement : craindre, trembler, avoir peur de, redouter. À la forme négative, ne pas mettre ne.

Ex. : Je crains qu’il ne pleuve / Je ne crains pas qu’il pleuve.

  • La principale contient un verbe de doute ou de négation à la forme négative uniquement : douter, nier, désespérer, dissimuler, méconnaître, contester… À la forme affirmative, ne pas mettre ne.

Ex. : Le conducteur ne nie pas qu’il n’ait brûlé le feu rouge, mais il conteste que ce feu rouge soit utile.

  • La principale contient un verbe d’empêchement, de précaution : empêcher que, éviter que, garder que.

Ex. : Le mur de soutènement empêche que la falaise ne s’affaisse.

  • La phrase est une interrogative suivie d’une subordonnée  au subjonctif.

Ex. : Est-ce si compliqué qu’on ne puisse réussir ?

  • Après certaines expressions : avant que, plus que, mieux que, moins que, à moins que.

Ex. : Il réussira son pari à moins qu’un coup du sort ne mette tout à terre.

L’astuce

Le ne explétif appartient au style littéraire. Mais nombre d’écrivains ont pris des libertés avec ces règles qui relèvent d’un souci d’élégance et de phrasé. Le langage courant s’en passe, d’autant plus que, ne l’oublions pas, le ne explétif n’a pas la moindre valeur négative et n’est pas nécessaire au sens.

Cécile Vrignon, pour Orthogramm 

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